Comment impliquer les acteurs de la formation dans un dispositif d’évaluation simple et efficace ? L’intervention de Jean-Michel Demarly promettait d’être écoutée lors du séminaire Féfaur de ce jeudi 31 mars. Les termes "simple" et "efficace" étant souvent synonymes de challenge en matière de formation et encore plus d’évaluation !
"Être motivante pour l’apprenant, encourager une activité d’apprentissage soutenue, contribuer à la progression de l’apprenant, demander un faible niveau de maintenance et des coûts humains limités" , telle est la formule gagnante d’une évaluation réussie selon Jean-Michel Demarly, Directeur général de Kacyonet, expert en solutions de formation.
Dressant tout au long de son explication le cahier des charges de ce que doit être un dispositif d’évaluation efficace, Jean-Michel Demarly a précisé le positionnement nécessaire des différents types de mesure selon quatre grandes finalités : tout d’abord individualiser les parcours, ensuite réguler l’apprentissage, troisièmement contrôler l’acquisition des connaissances et des compétences, et enfin améliorer le dispositif.
"A chacun de ces objectifs correspond différents types d’évaluation et notamment des évaluations "pronostiques" pour vérifier la capacité de l’apprenant à entrer dans le dispositif et des évaluations "diagnostiques" faites de tests de positionnement conçus pour proposer ensuite des parcours personnalisés." Ne pas oublier par ailleurs les évaluations formatives et formatrices, pour réguler l’activité de l’apprenant et lui permettre de se jauger pendant l’apprentissage, en plus d’évaluations sommatives ou encore d’évaluations "évaluatives" (ce qui ne constitue pas un pléonasme contrairement à ce qu'on pourrait croire !). Bref une grande variété d'évaluations permettant de couvrir des besoins tout aussi divers.
Bâtir l’évaluation en fonction de la formation mais aussi du public
"Reste à cibler le public le plus adapté au type d’évaluation décidé. Combien seront-ils ? Quelles seront leurs attentes, leur métier ? Où en sont leurs compétences informatiques? Pour des collaborateurs dont le niveau informatique est très faible, par exemple, il me faudra privilégier les QCM très simples à prendre en main et oublier toutes les manipulations de type glisser-déposer, questions à trous, etc."
Autre étape essentielle : réfléchir aux grandes modalités de contrôle et de régulation des connaissances. "Quatre points sont à spécifier en amont de la conception des questionnaires et en fonction de la stratégie choisie : le contrôle des connaissances, la gestion des pondérations, la gestion des feedbacks et la gestion des résultats."
Dans ce passage en revue très complet de ce que doit être une évaluation réussie, Jean-Michel Demarly terminait en identifiant les acteurs pouvant freiner ce processus. Apprenant, formateur, manager, responsable formation… chacun a des raisons bonnes et moins bonnes de s'inquiéter qu'on évalue la formation. L'apprenant parce qu'il se demandera si ces évaluations peuvent se retourner contre lui, le formateur qui peut se sentir mis en question dans la qualité de ses prestations, le manager parce que ses carences de "manager-formateur" ou "manager-coach" pourraient apparaître… Le développement d'une culture d'évaluation étant un processus de longue haleine, autant commencer rapidement ! D'autant que la question est centrale, comme Michel Diaz, Directeur associé de Féfaur, n'a pas manqué de le rappeler lors de cette journée du 31 mars : "L’évaluation, ce n'est pas seulement vérifier les savoirs acquis ou à acquérir… C'est aussi et surtout une des modalités d’apprentissage des plus puissantes !"
ER
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